Le Mokuso

Mokuso est une phase importante de la pratique d’un art martial. Il se pratique au tout début de la séance et à la fin. Le Mokuso du début sert à faire le calme dans son esprit, à laisser le monde et ses problèmes et préoccupations à l’extérieur du Dojo, et à se concentrer sur la séance à venir. Le Mokuso de la fin sert à relâcher le corps et l’esprit de l’activité intense de la séance, à faire le vide et retrouver la sérénité. Le Mokuso est donc l’instant où le wa-jutsuka s’exerce à la maîtrise de son esprit en éliminant la plupart des perturbations physiques liées au contact avec l’environnement.

Mokuso signifie littéralement « penser en silence ». […] Les origines exactes du Mokuso ne sont pas connues. Il semble cependant que le Mokuso ait été introduit assez tôt dans les arts martiaux. Le Mokuso se pratique en Seiza. Les buts du Mokuso sont exprimés par l’expression « Kokyu wo totonoeru, kokoro wo totonoeru »
dans laquelle Kokyu est la respiration, Kokoro le coeur, l’esprit, et le verbe Totonoeru signifie arranger, ajuster mais aussi préparer. Il s’agit d’ajuster sa respiration et de se préparer mentalement avant le cours.

Ajuster sa respiration : ce qui est important c’est de se concentrer sur sa posture (dos bien droit en alignant bien la colonne vertébrale), et sur sa respiration. Respirer régulièrement est en général un exercice recommandé pour se détendre. De ce point de vue, il constitue une excellente introduction à une séance d’activité physique intense. Au signal du Mokuso, joindre les mains en coupe, paumes vers le haut, pouces joints tout en fermant les yeux.

Se préparer mentalement : beaucoup de pratiquants se demandent à quoi penser pendant le Mokuso. L’expérience montre que si on se concentre suffisamment sur sa respiration, il est difficile de penser à quelque chose, mais c’est un exercice difficile. Au bout d’un certain temps, votre esprit fera cela de manière presque automatique, c’est-à-dire qu’il y « pensera » moins, mais il aura quand même un fil ténu pour se raccrocher et ne pas diverger vers les pensées multiples qui attendent à la porte et ne demandent qu’à surgir et perturber notre belle sérénité. L’idée générale étant en quelque sorte de « purger » son esprit pour aborder le Keiko (le cours, le travail, la pratique, l’étude des choses anciennes) dans l’état d’esprit que les Japonais appellent « Mushin » (sans sentiment, sans pensée).


Parmi les  principes enseignés, " le seul adversaire à vaincre, c’est soi-même avec ses raideurs d’esprit et de corps " et " minimum d’énergie pour un maximum d’efficacité de l’utilisation de l’Esprit et du corps" et que pour que ceux-ci ne restent pas des théories,  comme le Tao (yin et yang) uniquement un emblème, mais bien des principes réels, il faut qu'ils soient sentis et vécus dans l’expression corporelle et la relation avec ses partenaires .